Les Visiteurs, entre Histoire et fiction #2 : Maximilien de Robespierre

Si la saga de Jean-Marie Poiré ne prétend pas faire oeuvre de documentaire, divers personnages historiques apparaissent au cours des trois films des Visiteurs. Nous reviendrons donc de temps à autre sur ces figures de l'Histoire qui ont servi la fiction dans ces films. 

Dans cette deuxième partie, penchons-nous sur Robespierre, figure majeure de la Révolution française que nos deux héros rencontrent dans le troisième épisode. 

Maximilien de Robespierre dans l'Histoire de France

Maximilien de Robespierre voit le jour à Arras en 1758 dans une famille de la bourgeoisie de province. Il passe ses études chez les oratoriens d'Arras puis à Paris au collège Louis-le-Grand. 

Le jeune Robespierre est marqué dès sa jeunesse par les idées des Lumières, notamment par les textes de Jean-Jacques Rousseau. Cela a une importance dans la philosophie politique que se forge alors le jeune avocat. La Révolution arrive en 1789 lorsque les Etats Généraux sont convoqués par le roi Louis XVI à Versailles. Élu comme député du Tiers-Etat en Artois, il défend certaines idées comme le suffrage universel, l'abolition de l'esclavage ou encore l'égalité des droits. Le caractère qu'il manifeste à la Constituante lui vaudra peu à peu le surnom d'"incorruptible". 

Les événements de cette période ne tarderont pas à donner une place importante à Maximilien de Robespierre dans la Révolution. D'abord partisan de la monarchie constitutionnelle, ses principes révolutionnaires se durcissent grandement au lendemain de la fuite du roi et l'arrestation de celui-ci à Varennes en juin 1791. Il tente également à cette époque de s'opposer à la guerre contre l'Autriche qui éclate en 1792. La journée du 10 août 1792 qui voit la prise des Tuileries et la chute de la monarchie en France permet à Robespierre de devenir membre de Commune insurrectionnelle de Paris où il aura une grande influence.

Robespierre fait alors partie des montagnards, les députés de l'Assemblée désormais favorables à la République et particulièrement radicaux. Ceux-ci s'opposent aux girondins plus modérés. Après avoir voté pour la mort de Louis XVI en janvier 1793, il entre par la suite au Comité de Salut Public en juillet de la même année, qui deviendra le principal élément du gouvernement de la République. Devenu la principale figure du régime révolutionnaire, Robespierre, estimant que la République est menacée, décide de prendre des mesures drastiques : c'est le coup d'envoi de la Terreur. Au cours de cette période, en 1793-1794, l'"incorruptible" envoie à la guillotine la plupart de ses adversaires politiques, comme les girondins, ou d'autres figures importantes de la Révolution, comme Danton. 

Le régime révolutionnaire devient une dictature par la suppression des libertés de réunion et de la presse. A la situation de guerre contre une partie de l'Europe s'ajoute également des soulèvements contre-révolutionnaires en France, notamment en Vendée. Cela conduira à des massacres. Pour Robespierre, entouré de Couthon et Saint-Just, cette politique érige le principe d'une République idéale et vertueuse. Cela se traduit notamment par l'institution en 1794 du culte de l'Etre suprême, un culte civique qui visait à en finir avec la politique de déchristianisation menée par les ultra-révolutionnaires et à retisser les liens dans la nation. 

Cependant, Robespierre est de plus en plus considéré comme un véritable tyran par les modérés. La situation militaire s'améliore du fait des victoires françaises et l'on ne comprend plus cette politique dictatoriale. Une conspiration s'organise contre l'"incorruptible". Une crise politique éclate et est encore exacerbée lorsque Robespierre menace ses adversaires à la tribune de l'assemblée. De plus en plus isolé, une suite d'événements conduit à son arrestation le 27 juillet 1794. Maximilien de Robespierre est guillotiné le lendemain. 

Avec sa mort la Convention montagnarde prend fin, de même que la période de la Terreur. 

Maximilien de Robespierre dans l'histoire des Visiteurs

Le personnage de Robespierre est tout d'abord mentionné dans le premier film, lorsque Béatrice de Montmirail expose à Godefroy l'histoire de Gonzague de Montmirail. Elle explique que Gonzague de Montmirail adopta les idées de la Révolution, était favorable à l'abolition des privilèges de la noblesse mais fut guillotiné sur ordre de Robespierre. 

Robespierre réapparaît ensuite, en personne, dans le troisième volet. En effet, Jacquouille et Godefroy font la connaissance de sa sœur Charlotte, qui les prend sous son aile, convaincue qu'il s'agit de l'oncle de son compagnon l'accusateur public Antoine-Claude Jacquouillet et de son camarade de peine. L'oncle de Jacquouillet, Ignace Jacques-Couille, fut en effet jeté aux galères sous le règne de Louis XVI pour avoir volé du bois à son seigneur le comte de Montmirail. 

Charlotte pense alors à présenter nos deux protagonistes à l'Assemblée pour en faire des symboles de la Révolution. Robespierre les rencontre à l'occasion d'un dîner que sa sœur donne et réprouve totalement cette idée. Dans un premier temps cordial, le repas des révolutionnaires prend une autre tournure lorsque l'''incorruptible" évoque l'évasion à la prison d'Issoudun (dont Jacquouille et Godefroy furent les meneurs). Insatisfait par l'attitude de Jacquouillet dans cette affaire, il ordonne que tous les évadés soient retrouvés et exécutés, ce qui pousse les deux moyenâgeux à filer discrètement pour échapper à la guillotine. 

Par la suite, Robespierre, ayant du mal à digérer des boudins trop épicés, rentre chez lui mais revient peu après au domicile de sa sœur pour y récupérer un discours qu'il a oublié en partant. Il interrompt une dispute entre Charlotte et Jacquouillet et remet l'accusateur public en place après que celui-ci ait fait une remarque sexiste sur la place des femmes dans la République. 

Maximilien de Robespierre est interprété par le comédien Nicolas Vaude dans Les Visiteurs 3 : la Révolution (Jean-Marie Poiré, 2016). 

Sources : 

Dominique Vallaud, Dictionnaire historique, ed. Librairie Arthème Fayard, 1995, p.823-824. 

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