Mendelssohn et Les Visiteurs : le concerto pour violon, étendard musical de la trilogie

Aujourd'hui, je vous propose un petit article musical autour d'un très joli morceau que vous avez forcément déjà entendu si vous avez vu Les Visiteurs au moins une fois dans votre vie. 

Cela faisait longtemps que j'avais envie de parler de ce sujet et mon interlude musical sur un autre de mes blogs (ici) me donne justement l'occasion idéale de le faire.


C'est probablement l'un des passages de la BO de la trilogie les plus connus, un morceau remis au goût du jour par Eric Levi en 1993 et depuis indissociable des Visiteurs : le Concerto pour violon n°2 en mi mineur, opus 64 du compositeur allemand Félix Mendelssohn (1809-1847). 

Le concerto peut être entendu dans les films à quatre reprises : 
  1. A la toute fin des Visiteurs premier du nom, lorsque Jacquart se réveille au Moyen Âge et que Godefroy retrouve sa promise.
  2. A la fin du résumé d'ouverture des Couloirs du Temps.
  3. A la toute fin des Couloirs du Temps, lorsque Jacquouille et Godefroy sont faits prisonniers par les révolutionnaires en 1793.
  4. Dans La Révolution, lorsque Godefroy et Jacquouille quittent Paris pour retrouver l'enchanteur à Issoudun pendant que la famille Montmirail prend la route de l'exil dans la voiture de l'ambassadeur de Hollande. 
Notons que, rompant avec les deux précédents épisodes, le concerto de Mendelssohn n'accompagne pas la fin des Visiteurs 3 et est remplacé par Dies Irae du Requiem de Verdi (1874, ici). 

Composition présente dans les trois films, l'œuvre de Mendelssohn peut être considérée comme l'emblème musical classique de l'histoire de Godefroy et Jacquouille, tant elle en marque chaque partie. De ce fait, reconnaissable entre mille et associée depuis près de trente ans aux Visiteurs, on ne peut déjà que légitimement espérer qu'elle sera présente en bonne place dans un dernier opus (ici et ) qui tarde à venir (elle pourrait faire le générique de fin voire même bien plus que ça mais comme j'ai ma petite idée là-dessus je n'en dirai pas davantage pour le moment).


Tant que nous y sommes, faisons un petit résumé historique du morceau de Félix Mendelssohn. Exemple représentatif de l'impact du romantisme sur la musique classique allemande de son temps, le Concerto pour violon n°2, opus 64 fut initié en 1838 mais ne put être terminé par le compositeur que six ans plus tard, en 1844, pour diverses raisons relatives à la vie professionnelle et privée du musicien. Pour créer cette œuvre, Mendelossohn s'aida des conseils de son ami Ferdinand David (1810-1873), également musicien. 

Après bien des retards, le concerto de Mendelssohn est terminé et dédicacé à son ami en septembre 1844, qui en effectue la première représentation publique au Gewaudhans de Leipzig le 13 mars 1845. Mendelssohn, malade à ce moment-là, ne put diriger sa partition le soir de cette première mais le fit quelques mois plus tard, toujours avec son ami David à l'instrument.  

Composition redécouverte dans les années 1950, elle se retrouve donc réarrangée légèrement près de cent-cinquante ans plus tard par Eric Levi en 1993 pour les besoins du film de Jean-Marie Poiré et deviendra le thème musical récurrent de la trilogie. 

Pour ceux qui l'ignorent, il faut d'ailleurs savoir que le morceau de Mendelssohn est en réalité beaucoup plus long que ce que l'on en entend dans Les Visiteurs, puisqu'il s'agit du début du premier mouvement, Allegro molto appasionato, dudit concerto. 

Mais laissons place à la musique avec ci-dessous l'interprétation de la violoniste étasunienne Hilary Hann en juin 2012 au Seoul Arts Center Concerts Hall (en Corée du Sud) : 


Comme j'ai toujours été un peu nul avec la musique (je n'ai jamais su jouer d'un instrument à l'école et au collège, et suis incapable de reconnaitre une note), je ne vais pas me risquer à faire le détail par le menu de la composition au-delà du petit historique et laisse donc le soin aux connaisseurs et mélomanes d'éclairer de leurs lumières ce point de l'œuvre dans les commentaires de cet article 😉.

Notons enfin pour terminer avec ce chapitre musical qu'une autre œuvre de Félix Mendelssohn peut être entendue dans Les Visiteurs, à savoir L'Écossaise, symphonie n°3 en la mineur (1829-1842, ici), qui accompagne le moment, à la fin du film, où Godefroy revient en 1123 et trouve suffisamment de vaillance en lui-même pour dévier la course de la flèche de son arbalète, sauvant ainsi son futur beau-père et se réconciliant avec sa promise Frénégonde.  

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