Bonjour à tous et toutes, et soyez les bienvenus sur ce petit blog consacré à l'une des œuvres les plus cultes du cinéma français. Nous discuterons ici de l'univers de la série et de son actualité tout en tâchant de garder espoir qu'un 4e et dernier film arrivera un jour. Nous digresserons également très régulièrement sur d'autres sujets mais toujours en lien avec l'Histoire. En vous souhaitant bonne lecture, merci de votre soutien et de l'attention que vous porterez à ces articles.
1972-2022 : les 50 ans de la mission Apollo 17, la dernière fois que la Lune a eu des visiteurs
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Nous y voilà donc. Il y a tout juste cinquante ans, le 14 décembre 1972, les derniers hommes du programme Apollo quittaient la Lune, mettant fin à la plus belle page de l'Histoire et mettant en pause pour plus d'un demi-siècle l'exploration humaine du Système solaire.
Note : comme d'habitude, cet article sera aussi mis sur les autres blogs.
En effet, après les grands succès des missions Apollo 11, 12, 14, 15 et 16 (ainsi que l'épisode 13), Apollo 17 fut la dernière mission à débarquer des astronautes à la surface de la Lune. Les trois missions qui devaient suivre, Apollo 18, 19 et 20, ont été annulées depuis déjà plus de deux ans (on en a parlé il y a longtemps ici et là) et les projets ambitieux de base lunaire et de voyages vers Vénus et Mars de la NASA ont également été jetés à la poubelle (ici), les contraintes budgétaires et le désintérêt politique privilégiant désormais de s'atteler au développement de la navette spatiale (là).
Depuis ce fameux mois de décembre 1972, plus aucun humain ne s'est éloigné de la Terre à plus de 600 kilomètres et donc plus aucun humain n'a foulé le sol d'un autre monde.
Harrison Schmitt rejoignant Eugene Cernan au module lunaire. C'est la dernière photographie d'un homme sur la Lune.
(image NASA/Wikimédia)
Comme je l'ai déjà mentionné dans un article précédent (ici), la fin du programme Apollo ne fut malheureusement pas accidentelle ou brutale. Bien au contraire, en dehors des ingénieurs, de l'industrie et des passionnés, elle était décidée de longue date par les hommes politiques et dans l'opinion, avant même que Neil Armstrong ne pose son pied gauche dans la poussière lunaire. Dès le mois d'août 1968, la chaîne de construction des Saturn V est arrêtée au quinzième exemplaire de l'engin, la NASA sachant dès lors qu'elle ne pourra pas poursuivre ses missions lunaires après le lancement de sa quinzième fusée géante (c'est-à-dire après une éventuelle mission Apollo 20).Comme on le sait, la situation s'aggravera encore avec les coupures budgétaires et les trois dernières Saturn V n'iront pas vers la Lune mais serviront à d'autres projets (Skylab) ou resteront tout simplement au sol. Ne nous y trompons pas, c'est aussi (et surtout) la majorité de l'opinion américaine qui s'est désintéressée quasiment tout de suite des missions Apollo. Les États-Unis ont fourni un immense effort financier et humain (environ 150 milliards de dollars d'aujourd'hui et 400 000 personnes employées sur le programme) pour envoyer des Hommes sur la Lune mais surtout pour battre idéologiquement les Russes. L'objectif avait été atteint et la science n'intéresse pas grand monde hélas dans la population donc ce n'était pas la peine de s'évertuer à continuer à explorer un astre mort et criblé de cratères.
L'astronaute et scientifique Harrison Schmitt, heureux comme un géologue au milieu des pierres.
(Image NASA/Wikimédia)
Mais la déception de l'arrêt des missions Apollo et de l'exploration humaine de l'espace ne doit pas nous faire oublier tout ce qui a été accompli justement au cours de ces quelques missions. Contrairement à une idée encore très répandue, le programme Apollo ne fut pas un "exploit de l'inutile" (il faudrait déjà définir ce qui est inutile...), une dépense folle réalisée pour quelque chose qui n'en valait clairement pas la peine parce que ça n'avait strictement aucun intérêt. Tout au contraire, le programme Apollo fut un grand moment de technologie et de science et, osons le dire, l'un des plus beaux moments de l'Histoire (si ce n'est le plus beau). Les missions Apollo ont permis de faire émerger tout un secteur de la haute technologie américaine, des outils développés pour aller sur la Lune sont sorties des entreprises et des innovations sur lesquelles se repose encore toute notre technologie actuelle. C'est bien simple, sans les missions Apollo, votre ordinateur et votre téléphone n'auraient sans doute pas existé. De même, les retombées scientifiques de ces expéditions sont encore aujourd'hui considérables. Songez qu'en 1969, on ne sait encore que très peu de choses de la surface de la Lune et on en ignore encore davantage sur son histoire, sur sa formation, sur son évolution. Et non seulement cela est très important pour la compréhension de notre satellite mais cela a des applications majeures pour le reste du Système solaire : par exemple, la datation des échantillons de six sites explorés lors des missions Apollo permet par comparaison de dresser un premier jet de l'évolution de la Lune mais il en découle également une première base à partir de laquelle on peut extrapoler des âges pour les terrains sur Mars, sur Vénus, sur Mercure, sur Pluton, sur les satellites des autres planètes, etc. Les missions Apollo sont donc un élément majeur de la planétologie et aujourd'hui encore il y a chaque année des publications scientifiques qui paraissent en s'appuyant sur les échantillons et données récoltés lors de ces six voyages.
"Le commencement, pas la fin". Pas la fin mais il y aura un entracte d'un demi-siècle.
Afin donc de célébrer les cinquante ans de la dernière mission Apollo, repartons donc une dernière fois sur la route de la Lune et comme d'habitude je vous laisse ci-dessous la vidéo juste extraordinaire de Stardust sur ce vol.
Alors, bien évidemment, beaucoup peuvent se demander : mais pourquoi ne sommes-nous jamais retournés sur la Lune même dix, quinze ou vingt-cinq ans après la fin des missions Apollo ? Nombre d'abrutis conspirationnistes posent d'ailleurs cette question (avec cette caractéristique magique de la "pensée" conspi qui est que pour eux la question est déjà la réponse). En fait, c'est extrêmement simple. Si plus aucun astronaute n'est allé sur la Lune même longtemps après Apollo 17, c'est parce que les raisons politiques et donc financières pour y aller n'étaient plus là. Il faut bien comprendre que le programme Apollo, aussi génial et majeur dans l'Histoire soit-il, n'a existé que pour répondre à un contexte particulier, à une situation particulière et que si les événements précédents avaient été légèrement différents, il aurait très bien pu ne pas exister. Tout part du mois d'avril 1961, qui voit le désastre militaire de la baie des Cochons à Cuba et de la gifle spatiale de Vostok 1, le premier vol humain dans l'espace réalisé par un certain Russe nommé Youri Gagarine.Le pari de John F. Kennedy est né de ce climat catastrophique pour les États-Unis et dans l'esprit même du président, ça ne va pas plus loin. Kennedy ne vend pas la Lune aux Américains par envie d'exploration ou de science, il la vend parce que c'est le seul moyen pour le pays de redresser son image dans le monde (c'est de la propagande, il faut appeler les choses par leur nom). Mais si le premier satellite avait été étasunien ou que le premier être humain dans l'espace avait été Alan Shepard (1923-1998, qui marchera ensuite sur la Lune lors d'Apollo 14), il n'y aurait jamais eu le besoin de lancer le défi Apollo. La motivation patriotique face à un adversaire talentueux plein de ressources (l'URSS donc), cela permet de mettre énormément d'argent et d'avoir un soutien populaire. Mais une fois qu'on a atteint le but, la démonstration est faite et il n'y a plus besoin de continuer. Or, il vaut mieux avoir une bonne raison de dépenser 150 milliards de dollars actuels et, malheureusement, la science n'est pas considérée comme telle. À deux reprises, la Lune fut remise comme objectif assigné à la NASA par des présidents américains (Bush père et fils, respectivement en 1989 et 2004) et faute d'enjeu pressant, ça n'a rien donné et les programmes prévus ont été annulés.
De plus, il faut bien voir que personne d'autre n'avait concrètement l'opportunité d'envoyer des hommes et des femmes sur la Lune. La Russie a fait de mauvais choix organisationnels et n'avait pas l'argent (ici), la Chine a longtemps été très loin d'en arriver là dans son programme spatial sur les plans techniques et financiers, et tous les autres pays n'avaient absolument pas les moyens de le faire non plus, ne serait-ce que parce qu'il n'y avait pas d'économie assez forte pour soutenir des investissements aussi énormes en Europe. Donc contrairement à ce que racontent les conspirationnistes (au point d'en arriver à falsifier honteusement l'Histoire avec un argument tellement débile et inculte que c'en est presque drôle), c'est, hélas, assez normal que personne n'ait envoyé d'humains sur la Lune après la fin du programme Apollo.
Mais heureusement les temps ont fini par changer et, comme vous le savez peut-être, le climat géopolitique aidant, le retour des astronautes sur la Lune, après plusieurs faux départs, est ENFIN acté pour de bon avec le programme Artemis de la NASA (Artémis étant la sœur jumelle d'Apollon, ce qui veut bien dire ce que ça veut dire). D'ici quatre ou cinq ans, nous verrons des hommes et des femmes fouler à nouveau le sol de la Lune l'espace de quelques missions et cette fois-ci nous pouvons espérer que l'interruption ne sera pas longue lorsque les États-Unis passeront à une autre étape.
Et le plus fou, c'est qu'avant 2030 on aura sans doute vu un de nos compatriotes marcher sur la Lune.
Un Français pas très connu mais qui a de beaux jours lunaires devant lui.
(Image NASA/Wikimédia)
Pour terminer ce dernier retour sur les missions Apollo, je me permets de vous laisser ci-dessous quelques pistes de lectures.
Philippe Henarejos, Ils ont marché sur la Lune, ed. Belin
Charles Frankel, L'aventure Apollo : comment ils ont décroché la Lune, ed. Dunod
Olivier de Goursac, Apollo, Flammarion
Alain Cirou et Jean-Philippe Balasse, Les hommes de la Lune et les enfant de la génération Apollo, ed. Seuil
Piers Bizony, Ils ont marché sur la Lune, ed. Delachaux et Nieslé
James Lovell et Jeffrey Kluger, Apollo 13, ed. Robert Laffont
Alain Dupas, Destination Mars, ed. Solar
Je pense que je n'aurai pas l'occasion de digresser de sitôt sur de l'espace mais je suis content d'avoir pu faire de la place régulièrement à ces missions-ci. Ca me tenait vraiment à cœur parce que malheureusement elles sont souvent très oubliées et de plus parasitées par les débilités conspirationnistes qui n'ont que trop tendance à être chaque jour plus répandues à notre époque (on a parlé d'ailleurs d'une autre forme de conspirationnisme il n'y a plus longtemps ici). N'oubliez cependant pas que cet article-là (qui à ma grande surprise est très vu sur le blog) sera lui actualisé au fur et à mesure.
"C'est les leus, messire !"
Pour en revenir un peu rapidement aux Visiteurs, je pense que je profiter des fêtes de fin d'années pour faire de nouveaux articles. Un peu de teasing donc.
Une petite chronologie des événements des trois films.
Un point sur l'évolution de l'initiative Les Visiteurs 4.
Un perspective sur les espoirs que l'on peut avoir à l'approche du 30e anniversaire du premier film (j'aime autant vous prévenir, ça ne va pas être très joyeux).
C'était il y a 75 ans. Après avoir basculé dans l'horreur la vie s'est arrêtée à Oradour-sur Glane, petit village d'un millier d’âmes de la Haute-Vienne. Au matin du 10 juin 1944, quatre jours après le débarquement des alliés sur les plages normandes, des soldats font halte dans ce petit coin du Limousin. En guise de représailles à la situation de la guerre qui commence à tourner en défaveur des allemands, il a été décidé par le général Lammerding que le village allait être anéanti. Les allemands séparent les hommes des femmes et des enfants. Les hommes sont fusillés dans une grange qui est ensuite incendiée. Les femmes et les enfants sont enfermés dans l'église du village qui est également mise en proie aux flammes. Ce 10 juin 1944, les SS ont éliminé 642 personnes innocentes. Seules quelques personnes qui n'étaient pas présentes sur place ou ont pu s'échapper parvinrent à survivre à cet événement d'une barbarie sans nom. Une nouvelle fois on dép...
Hier c'était la saint Prosper et aujourd'hui c'est la saint Anthelme, l'occasion de parler ici d'un personnage de l'univers de la trilogie Les Visiteurs : le frère de Jacquouille. Jacques-Henri (Christian Clavier) fait connaissance avec un lointain membre de sa famille, Prosper (Christian Clavier). Autour du personnage Prosper n’apparaît que dans une scène des Couloirs du Temps , deuxième partie de la trilogie. Il est interprété par Christian Clavier, comme c'est le cas pour tous les autres personnages de la famille de Jacquouille (Antoine-Claude Jacquouillet, Edmond Jacquart et Jacques-Henri Jacquart). Il a une apparence beaucoup plus sale que son frère Jacquouille (sans doute du fait de son métier dont nous parlerons plus loin), il n'a pas non la même couleur de cheveux que ce dernier et semble avoir une déformation de la mâchoire dont on ignore l'origine. Il a une voix similaire à celle de son frère mais plus grave. ...
Parce que le Moyen Age est une période historique qui a inspiré a des nombreuses œuvres, il y a bien entendu eu des œuvres comiques comme Les Visiteurs mais également des parodies. Et l'une d'elles, ô combien culte, reste toujours aussi géniale et marrante à regarder. Fan inconditionnel des sketchs des Inconnus à la télévision, je me devais de faire une petite place sur ce blog à l'un de mes morceaux préférés du trio : la parodie de la série française des années 1960 Thierry la Fronde , qui reprenait elle-même dans les grandes lignes les codes d'une autre histoire bien plus ancienne de l'imaginaire médiéval, Robin des Bois (et dont nous reparlerons un peu plus loin). Pour passer quatre bonnes minutes de détente en cet après-midi bien frais, voici donc Thierry la France , sketch des Inconnus diffusé pour la première sur Antenne 2 dans l'émission La Télé des Inconnus en mars 1991. Bon visionnage 😉 !
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